Le MDN ignore une demande d’accès à l’information sur le bombardement d’un hôpital à Gaza

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Par DEAN BEEBY

Depuis bien longtemps déjà, la Défense nationale n’est pas un modèle à suivre quand il s’agit de respecter la Loi sur l’accès à l’information. Son manque de transparence s’avère particulièrement préoccupant depuis que les porte-parole du ministère de la Défense nationale (MDN) ont publié une déclaration controversée sur la guerre à Gaza et ont ensuite fait fi de la loi en refusant de répondre à la demande d’accès à l’information d’un journaliste qui souhaitait savoir comment le MDN en était venu à ces conclusions.

Le plus récent exemple : le journaliste du Globe and Mail Frederik-Xavier D. Plante a demandé l’accès à des documents militaires internes faisant le bilan sur le bombardement d’un hôpital de Gaza. Le ministère n’a pas répondu dans le délai prescrit de 30 jours, n’a pas demandé de prolongation, et a même rejeté une ordonnance de produire des documents de la Commissaire à l’information Caroline Maynard, soutenant qu’il irait devant les tribunaux pour faire annuler cette ordonnance.

Avec tous ses secrets militaires et procédures de sécurité à protéger, la Défense nationale n’est pas une sinécure à gérer.

Cela dit, la situation entourant la demande liée à Gaza a touché un nerf sensible. Dans sa déclaration, le ministère en venait à la conclusion que les Forces de défense israéliennes n’étaient pas responsables de l’attaque qui a fait au moins 100 morts dans un hôpital de Gaza. Tant les FDI que le Hamas ont nié toute responsabilité. M. Plante voulait savoir sur quoi se fondait la déclaration du MDN.

L’obstination du ministère est certes frustrante, mais elle n’a rien de surprenant. Dans son plus récent rapport annuel, Mme Maynard écrit avoir rendu 32 ordonnances contre la Défense nationale.

Mme Maynard a comparu devant la Cour fédérale à trois reprises pour demander un bref de mandamus, c’est-à-dire une demande présentée au tribunal pour que celui-ci ordonne au ministère de se conformer à l’ordonnance de la Commissaire. N’oublions pas que toutes ces escarmouches juridiques inutiles sont financées par des fonds publics.

L’un des problèmes est le fait que la Défense nationale assure une rotation relativement rapide des membres de son unité d’accès à l’information; il y a donc peu d’occasions pour ceux-ci d’acquérir des compétences en la matière. En outre, la structure hiérarchique stricte des forces armées favorise une culture de déférence, ce qui signifie que le personnel de l’AIPRP (Accès à l’information et protection des renseignements personnels) n’est souvent pas à l’aise d’exprimer son désaccord (même s’il est justifié) lorsqu’un officier supérieur rechigne à l’idée de communiquer des documents.

Résultat : les journalistes sont laissés en plan et ne sont pas en mesure d’informer le public sur l’une des institutions fédérales canadiennes qui a le plus d’influence et dont les dépenses sont les plus importantes. C’est pourquoi nous ne savons rien de l’analyse de la Défense nationale sur l’incident à Gaza. Et c’est pourquoi le ministère est si souvent libre d’agir sans se soucier d’être surveillé ou de devoir rendre des comptes.

Dean est administrateur de LPC et signe une infolettre sur l’accès à l’information et la transparence.

Les talibans réduisent en poussière la liberté de presse en Afghanistan

By NOUVELLES CONCERNANT LA LIBERTÉ DE LA PRESSE, NOUVELLES CONCERNANT LA LIBERTÉ DE LA PRESSE, NOUVELLES CONCERNANT LA LIBERTÉ DE LA PRESSE, NOUVELLES CONCERNANT LA LIBERTÉ DE LA PRESSE, NOUVELLES CONCERNANT LA LIBERTÉ DE LA PRESSE, NOUVELLES CONCERNANT LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

Par SHAWN MCCARTHY

Au cours des trois années qui se sont écoulées depuis la chute de Kaboul, le gouvernement taliban a étouffé les médias autrefois florissants de l’Afghanistan à grands coups de censure et d’intimidation.

Le 15 août, date marquant l’anniversaire de la prise de la capitale afghane par les talibans, l’organisme torontois Journalists for Human Rights (JHR) a publié un rapport de l’ancien journaliste afghan Mujtaba Haris, qui décrit les mesures répressives subies par les journalistes, en particulier par les femmes.

Le rapport brosse un tableau plutôt sombre, et M. Haris enjoint à la communauté internationale de prendre des mesures concrètes pour protéger la liberté de presse en Afghanistan.

Avant que les talibans prennent le pouvoir, le pays profitait d’un « paysage médiatique dynamique, fort d’une diversité de voix et de reportages essentiels », a souligné M. Haris. Mais tout cela a changé après août 2021.

Les efforts déployés par le nouveau régime pour prendre le contrôle des médias ont entraîné la fermeture de plus de la moitié des organes de presse au pays, et ce sont les femmes qui ont été les principales victimes des pertes d’emplois.

« Les politiques des talibans ont essentiellement réduit au silence les voix féminines dans les médias et ont privé les femmes de leur droit de travailler et de contribuer au discours public », peut-on lire dans le rapport.

Des journalistes ont choisi de recourir aux plateformes numériques pour contourner la censure et accéder à l’information. Bon nombre de personnes travaillant dans les médias ont fui le pays et continuent de diffuser de l’information sur des plateformes comme YouTube, X et Facebook.

Le rapport de JHR exhorte la communauté internationale à protéger la liberté de presse en Afghanistan en offrant un soutien moral, politique et financier aux journalistes.

Les gouvernements étrangers, notamment ceux qui sont membres de la Coalition pour la liberté des médias, doivent défendre les droits des professionnelles des médias et tenir les talibans responsables des violations des droits de la personne perpétrées contre la presse.

Le rapport de JHR conclut qu’il est urgent de soutenir les journalistes afghans en exil et de les aider à poursuivre leur travail sans craindre la persécution

Shawn est l’ancien président de LPC.

Encore plus de journalistes sans emploi en cette fin d’été

By Non classé

Par JANET E. SILVER

Cet été, au lieu de prendre des vacances, beaucoup de journalistes ont plutôt dû quitter leur emploi définitivement. Pour justifier ces réductions des effectifs, les têtes dirigeantes montrent du doigt les auditoires en baisse.

Le secteur connaissant un déclin continu, il y a de moins en moins de journalistes pour informer la population sur des questions d’intérêt public et pour demander des comptes aux gens au pouvoir. Certains petits marchés sont devenus de véritables déserts médiatiques.

En juin, une trentaine de membres du personnel de Global News en Alberta, en Colombie-Britannique et en Ontario ont subi un licenciement, au moins quatre postes ont été supprimés au bureau d’Ottawa et sept autres à celui de Toronto.

Selon une note de service interne de Global News, ces coupures étaient « conçues pour préparer la division de nouvelles à une pression économique accrue, à mesure que l’industrie continue d’évoluer, alors que les plus grands géants internationaux de la technologie proposent du contenu et plateformes publicitaires directement aux Canadiens et monopolisent le paysage publicitaire canadien ».

Le mois suivant, Corus Entertainment – la société mère de Global News – a averti que d’autres coupures s’annonçaient. Le codirecteur général de Corus, John Gossling, a expliqué que l’objectif de l’entreprise était de réduire de 25 % ses effectifs à temps plein, ce qui se traduit par environ 800 emplois supprimés.

Le cochef de la direction de Corus, Troy Reeb, a mentionné que les petits marchés (c’est-à-dire les salles de nouvelles locales) vivaient de grandes difficultés. « C’est là que nous concentrons et allons continuer de concentrer nos efforts de restriction », a-t-il dit.

Au mois d’août, Corus a fermé la station de radio 900 CHML d’Hamilton et licencié d’autres employés des salles de nouvelles nationales et locales.

En juin, Bell Media a aussi annoncé la suppression des postes de 43 techniciens. Ces coupures sont survenues après que l’entreprise a décidé en février de supprimer 4 800 emplois dans sa division des médias, de mettre en vente 45 stations de radio et de réduire le nombre de bulletins de nouvelles locaux à l’échelle du pays.

Du côté de la presse écrite, le National Post a annoncé l’achat de Saltwire Network Inc. et du Halifax Herald pour 1 million de dollars à la fin du mois d’août. Cette vente a mené au licenciement de 60 membres du personnel, et The Telegram, quotidien de Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, a été contraint de cesser de publier son édition papier chaque jour. Enfin, les journalistes de Saltwire ont été prévenus qu’ils devaient s’attendre à d’autres suppressions d’emplois. L’été a beau être terminé, les coupures, elles, semblent vouloir se poursuivre à l’automne.

Janet est vice-présidente de LPC.

AU CAS OÙ VOUS L’AURIEZ MANQUÉ

By AU CAS OÙ VOUS L’AURIEZ MANQUÉ, AU CAS OÙ VOUS L’AURIEZ MANQUÉ

La Chine s’en prend à la liberté de presse à Hong Kong en reconnaissant deux journalistes coupables de sédition

Deux journalistes du média fermé Stand News de Hong Kong ont été reconnus coupables de conspiration en vue de publier des documents séditieux. Il s’agit de la première condamnation de ce type depuis le retour de Hong Kong sous contrôle chinois, à l’issue d’un procès qui a été suivi de près et considéré comme un indicateur de la diminution de la liberté de la presse dans la ville.

L’ancien rédacteur en chef Chung Pui-kuen et l’ancien rédacteur en chef par intérim Patrick Lam ont été arrêtés le 29 décembre 2021 après une descente de police dans la salle de rédaction du journal.

Chris Patten, le dernier gouverneur britannique de Hong Kong, a déclaré que les verdicts marquaient « un jour sombre pour la liberté de la presse » à Hong Kong.

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Un ancien politicien est condamné à la prison à vie après avoir été reconnu coupable du meurtre d’un journaliste à Las Vegas

Un jury a condamné Robert Telles, un ancien politicien du Nevada reconnu coupable d’avoir poignardé mortellement un journaliste d’investigation de Las Vegas, à la prison à vie avec possibilité de libération conditionnelle après un minimum de 20 ans.

M. Telles, un ancien administrateur public du comté de Clark âgé de 47 ans, a été reconnu coupable de la mort, en septembre 2022, de Jeff German, un journaliste de longue date du Las Vegas Review-Journal, dans le cadre d’un procès qui a mis en lumière les préoccupations relatives à la sécurité de la presse. Le jury a estimé que le meurtre était « volontaire, délibéré et prémédité » et qu’il avait été perpétré « à l’affût ».

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L’éditeur du New York Times prévient que la liberté de presse sera menacée si Trump revient à la Maison-Blanche

To ensure we are prepared for whatever is to come, my colleagues and I have spent months studying how press freedom has been attacked in Hungary — as well as in other democracies such as India and Brazil. The political and media environments in each country are different, and the campaigns have seen varying tactics and levels of success, but the pattern of anti-press action reveals common threads.

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Tenet et la désinformation

By MOT DE LA PRÉSIDENTE, MOT DE LA PRÉSIDENTE

Par HEATHER BAKKEN, présidente

En septembre, le département de la Justice des États-Unis a dévoilé un acte d’accusation identifiant deux Canadiens comme étant au centre d’une soi-disant campagne de désinformation russe (connue sous le nom de Doppelganger) ayant pour objectif d’influencer les élections présidentielles américaines en novembre.

La chaîne Tenet Media – qui appartient à l’influenceuse canadienne Lauren Chen et à son mari Ian Donovan – est accusée d’avoir servi de façade à un réseau de propagande pro-Kremlin.

Selon le département de la Justice, Mme Chen, qui a travaillé pour la société mère de Russia Today (RT) aurait reçu près de 10 millions de dollars de la part d’agents de RT qui souhaitaient qu’elle recrute d’autres influenceurs pour réaliser des reportages sur certains sujets et faire circuler du contenu spécifique sur les médias sociaux. L’acte d’accusation indique qu’elle aurait facturé RT par l’intermédiaire de son entreprise Roaming Millennial Inc., enregistrée dans la région de Montréal.

La désinformation n’est pas un phénomène nouveau, mais elle a pris énormément d’ampleur et s’est considérablement sophistiquée avec l’avènement des médias numériques. Les puissances étrangères y ont recours pour s’immiscer dans la politique intérieure d’un pays et miner la crédibilité de ses médias et d’autres institutions citoyennes.

En 2022, le CRTC a retiré RT et RT France de la Liste de services de programmation et de stations non canadiens autorisés pour distribution. Le Conseil avait conclu que la programmation n’était pas conforme aux objectifs de la politique énoncés dans la Loi sur la radiodiffusion et qu’il n’était pas dans l’intérêt public de continuer à la diffuser.

L’acte d’accusation américain allègue qu’en 2023, RT a demandé à Mme Chen de recruter des personnalités conservatrices connues pour accroître la portée de sa campagne. Elle s’est alors tournée vers une autre influenceuse canadienne, son amie Lauren Southern, qui compte près de 850 000 abonnés sur YouTube et plus d’un demi-million sur Instagram. Mme Southern a produit des vidéos axées sur le Canada pour Tenet Media, dont une qualifiant le pays de « trou à rats communiste ».

La propagation de la désinformation a des conséquences bien réelles. Elle peut influencer les élections, semer la discorde, inciter à la violence. Les allégations contre Tenet Media soulignent à quel point notre propre écosystème médiatique est vulnérable à la manipulation des acteurs étrangers.

Au Canada, l’Enquête publique sur l’ingérence étrangère dans les processus électoraux et les institutions démocratiques fédéraux a repris ses audiences en septembre. Dans son premier rapport publié en mai, la commission a conclu qu’il y avait eu de l’ingérence d’acteurs étatiques, notamment la Chine, dans le processus électoral canadien lors des élections de 2021, et que cela avait influencé les résultats dans certaines circonscriptions.

L’acte d’accusation des États-Unis est un cri d’alarme lancé aux médias et organismes de réglementation canadiens pour qu’ils prennent des mesures contre l’ingérence étrangère et qu’ils sensibilisent le public aux tactiques de désinformation qu’utilisent nos adversaires.

Un bon moyen de protéger la société : s’abonner à des sources d’information fiables. Avoir un ensemble de faits en commun est un bon point de départ pour rétablir un lien de confiance mutuel.

La liberté de la presse permet aux citoyens de participer au processus démocratique. Mais sont-ils informés ?

By Non classé

La liberté de la presse et la démocratie vont de pair.

La Charte canadienne des droits et libertés protège la liberté de la presse. C’est parce que la liberté de la presse assure aux citoyens canadiens d’être bien informés et d’avoir les outils nécessaires pour être en mesure de participer au processus démocratique.

Mais est-ce qu’ils sont bien informés?

En 2024, plus de la moitié de la population mondiale se rendra aux urnes dans 64 pays, en plus de l’Union européenne.

Malheureusement, la qualité de l’information que ces personnes consomment connait un déclin constant. Il existe des déserts médiatiques partout au Canada.

Selon Reporters sans frontières, l’hyper truquage (deep fake) est désormais l’un des principaux facteurs influençant le déroulement des élections. Les gouvernements étrangers (particulièrement la Chine) et d’autres acteurs étatiques malveillants polluent l’écosystème médiatique en désinformation.

L’IA a conféré aux acteurs malveillants la capacité sans précédent d’altérer du contenu afin de nuire à ceux qui pratiquent le journalisme responsable. Tout cela affaiblit le journalisme lui-même, en l’empêchant de jouer pleinement son rôle d’obliger les gouvernements à rendre des comptes aux citoyens.

Personne ne sait cela mieux que Margaret Sullivan, chroniqueuse américaine au journal britannique The Guardian, qui était la conférencière principale du déjeuner de remise des prix de Liberté de la presse Canada cette année.

Comme Mme Sullivan l’a mentionné dans son livre Ghosting the News, jusqu’à récemment, la ville de Brampton, en Ontario, n’avait ni station radiophonique locale, ni chaine de télévision locale, ni journal local, ni aucun média sérieux en ligne.

Alors qu’elle travaillait pour un petit magazine en ligne à but non lucratif à Toronto, la lauréate de notre prix de la liberté de presse de 2022, Fatima Syed, s’est rendue dans cette communauté d’immigrants et de travailleurs essentiels où le taux de tests positifs à la COVID-19 représentait plus du double de celui enregistré dans le reste de la province.

Grâce à ses reportages dans ce désert médiatique, elle a découvert que le système de santé avait échoué à aider les gens qui en avaient le plus besoin. Les articles de Mme Syed ont été repris par les grands quotidiens et, peu de temps après, la province a envoyé quantité de ressources pour remédier à la situation.

Une presse libre est essentielle au bon fonctionnement de la démocratie, dont elle est le chien de garde. Elle informe le public, facilite les débats publics, donne une voix aux minorités et milite en faveur de la transparence et de la prise de responsabilité chaque fois que c’est nécessaire.

Actuellement, beaucoup de médias et de diffuseurs connaissent des difficultés. Metroland Media Group, l’un des plus grand média d’information au pays, s’est placé sous la protection de la Loi sur les faillites en 2023. Quelque 650 personnes ont été mises à pied et le groupe a mis fin à la publication de ses journaux hebdomadaires communautaires en Ontario. CTV a récemment supprimé une centaine d’emplois et vendu 45 stations radiophoniques régionales. Le Groupe TVA a supprimé 547 emplois, soit 31 % de son effectif. Et pendant la pandémie, Global News a aussi dû procéder à de nombreuses mises à pied.

Tout cela est de très mauvais augure pour la démocratie.

Alors que l’autoritarisme s’implante avec une intensité effrayante, nous devons rappeler aux gens que les médias sont des chiens de garde, pas des chiens de poche.

En les soutenant, vous soutenez la liberté de la presse et la démocratie.

Nous souhaitons à nos amis d’Europe des élections équitables au Parlement européen le mois prochain.

Et maintenant… nous retenons notre souffle en attendant les résultats de l’élection présidentielle américaine en novembre.

 

 

Heather Bakken, Présidente

Comité canadien pour la liberté de la presse

Le Canada souligne la Journée mondiale de la liberté de la presse

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Par Shawn McCarthy, ancien président de LPC

Le soir du 3 mai, un grandiose spectacle de lumières multicolores a égayé les chutes Niagara pour souligner la Journée mondiale de la liberté de la presse.

En plus des chutes, plusieurs autres points d’intérêt ainsi que 29 municipalités ont brillé de mille feux colorés, ont publié des proclamations ou ont levé le drapeau des Nations Unies pour reconnaitre l’importance de la liberté de la presse.

La campagne est menée par Ink-Stained Wretches.org, dont le fondateur, Mirko Petricevic, est un ancien photographe, reporter et réviseur du Waterloo Region Record. Dans le cadre de la campagne de la Journée de la liberté de presse, M. Petricevic a fait équipe avec la Commission canadienne pour l’UNESCO et avec Liberté de la presse Canada (LPC).

Cette campagne vise à rappeler aux personnalités politiques et au public qu’il est important de défendre la liberté de presse comme pilier fondamental de la démocratie.

« Nos élus ont le devoir de protéger et de renforcer les institutions qui veillent à la santé de la démocratie, soutient M. Petricevic. L’objectif de cette campagne est de les faire réfléchir à cette obligation au moins une fois par année. »

À Ottawa, le maire Mark Sutcliffe s’est joint à la présidente de LPC Heather Bakken et à l’ancien président Shawn McCarthy pour proclamer le 3 mai Journée mondiale de la liberté de la presse dans la ville.

Voici la traduction d’un extrait de la proclamation : « Des médias sains et professionnels sont essentiels au bon fonctionnement de la société civile et de la démocratie à l’échelle locale, régionale, fédérale et internationale. »

Dans le cadre d’une allocution prononcée lors du déjeuner de remise des prix de Liberté de la presse Canada, la journaliste américaine chevronnée Margaret Sullivan a déclaré que les journalistes qui cherchent à offrir une couverture équilibrée doivent toutefois faire attention de ne pas laisser le champ libre aux gens qui véhiculent des faussetés.

Alors qu’une élection déterminante se profile à l’horizon aux États-Unis, Mme Sullivan souligne que les médias font face à des défis et à des menaces, mais doivent néanmoins savoir avec certitude quels sont les enjeux lorsque l’un des candidats, Donald Trump, affiche ses tendances autocratiques.

« Faites très attention à la manière dont l’information est présentée, a-t-elle prévenu en réponse à une question. Il faut éviter de diffuser en direct des discours qui seront forcément remplis de désinformation en se disant qu’on vérifiera les faits plus tard. »

Des questions? Faites une demande d’accès à l’information… et patientez

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Par Dean Beeby, membre du comité de LPC

Depuis des années, les équipes des relations médias du gouvernement ont recours à un stratagème leur permettant d’éviter les questions embarrassantes des journalistes.

La réponse classique : « Pour obtenir ce renseignement, il va falloir faire une demande d’accès à l’information. »

Peu importe que la Loi sur l’accès à l’information stipule explicitement que le système d’accès à l’information « ne vise pas à restreindre l’accès aux renseignements que les institutions fédérales mettent normalement à la disposition du grand public ».

À l’heure actuelle, beaucoup trop de demandes de journalistes, de chercheurs et de citoyens canadiens sont acheminées vers ce système dysfonctionnel d’accès à l’information.

Cette pratique surcharge considérablement le système, ce qui accroit les retards et les coûts. Les longs délais de réponse sont maintenant généralisés, ce qui sert les intérêts des administrations élues.

Mais voilà que les abus de longue date du système d’accès à l’information connaissent un nouveau rebondissement.

Caroline Maynard, commissaire à l’information du Canada, a rapporté cette semaine que les personnes qui souhaitent immigrer au Canada se retrouvent dans une situation semblable à celle à laquelle font face les médias depuis des années.

Alors que ces personnes cherchent désespérément à obtenir des renseignements sur leur dossier, leurs demandes sont envoyées dans les dédales du système d’accès à l’information.

Deux services ont le contrôle direct des demandes que déposent les potentiels immigrants souhaitant s’installer au Canada : Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

À la fois remplies d’espoir et d’inquiétude, ces personnes veulent (à juste titre) savoir où en est leur demande, et bon nombre d’entre elles ont recours aux services de cabinets de conseil ou d’avocats pour faire le suivi.

Les demandes d’accès visant des renseignements sur l’immigration ont tôt fait d’engorger le système, tant dans ces deux services qu’au bureau des plaintes du Commissariat à l’information.

« Le statu quo est manifestement intenable », déclare Mme Maynard dans son récent rapport.

Si seulement la commissaire pouvait maintenant sermonner aussi sévèrement les relationnistes fermés comme des huîtres.

(La version longue du présent article – en anglais – a été publiée dans le bulletin de Dean Beeby, accessible ici : https://deanbeeby.substack.com/)

Au cas où vous l’auriez manqué : La journaliste de Winnipeg Melissa Martin remporte le prix de la liberté de la presse et d’autres nouvelles

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La journaliste de Winnipeg Melissa Martin remporte le prix de la liberté de la presse

LPC a remis le prix annuel de la liberté de la presse à Melissa Martin, journaliste de Winnipeg qui, en 2023, a pris congé pour aller vivre en Ukraine et écrire des reportages personnels au sujet des répercussions de la guerre sur les populations civiles. Pour sa part, Robyn Doolittle, du Globe and Mail, a reçu un prix récompensant l’ensemble de sa carrière pour souligner sa détermination sans borne à mettre en lumière des enjeux que les gens au pouvoir préfèreraient garder dans l’ombre.

Pour en savoir plus et voir les photos, cliquez ici.

Le prix UNESCO/Guillermo Cano décerné aux journalistes palestiniens qui couvrent la guerre à Gaza

Dans le cadre de la Conférence mondiale de la Journée mondiale de la liberté de la presse au Chili, le prix UNESCO/Guillermo Cano a été décerné aux journalistes palestiniens couvrant la guerre à Gaza.

Le conflit actuel à Gaza a des conséquences graves pour les journalistes. Depuis le 7 octobre 2023, l’UNESCO a condamné et déploré la mort dans l’exercice de leurs fonctions de 26 journalistes et professionnels des médias, sur la base d’informations fournies par des ONG internationales partenaires. L’Organisation poursuit l’examen de dizaines d’autres cas.

Les talibans lancent un avertissement aux journalistes

Les talibans ont mis en garde les journalistes et les experts de ne pas travailler avec la chaine de télévision Afghanistan International, basée au Royaume-Uni. Depuis que les talibans ont pris le contrôle de l’Afghanistan en 2021, les médias ne peuvent pas parler librement des talibans eux-mêmes ou des évènements qui ont lieu au pays (en anglais).

Reporters sans frontières publie un classement de la liberté de la presse

Le 3 mai, Reporters sans frontières a publié son classement mondial annuel de la liberté de la presse, lequel brosse un portrait fort sombre de la situation. Partout dans le monde, la liberté de la presse est menacée par ceux-là mêmes qui devraient la garantir : les autorités politiques. Et même si le Canada est le pays du continent américain qui se classe au rang le plus élevé, il n’est pas pour autant à l’abri des attaques politiques et de la méfiance grandissante à l’égard des médias.

Le soutien au journalisme local prendra bientôt fin

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PAR JANET E. SILVER

Au pays, des centaines de journalistes risquent de perdre leur emploi à la fin du mois de mars, au moment où un programme fédéral de soutien aux médias locaux prendra fin.

Le gouvernement Trudeau a créé l’Initiative de journalisme local (IJL) en 2019 pour assurer la survie des organes médiatiques des petites collectivités. Le financement doit cesser le 31 mars, date qui marquera la fin de l’exercice 2023-2024.

Les organes médiatiques locaux sont confrontés aux mêmes puissances économiques (publicités en baisse et rude concurrence des médias sociaux), qui ont contribué à la disparition de journaux métropolitains et de bulletins de nouvelles nationaux.

Faute de journalistes pour couvrir le gouvernement municipal, les citoyens désireux d’obtenir de l’information doivent se tourner vers d’autres sources. Ils sont souvent forcés de parcourir les médias sociaux afin d’y trouver des informations erronées et fortement influencées par des opinions parfois très tranchées. Malheureusement, nombre de lecteurs ne prennent pas le temps de vérifier les faits et publient souvent les faits erronés qu’ils ont lus.

La disparition des médias locaux rime avec une couverture moins importante des conseils municipaux, des charges municipales et des tribunaux : le type de couverture qui unit les petites collectivités. L’IJL a favorisé la couverture médiatique dans quelque 1 400 collectivités.

En février, Brent Jolly, président de l’Association Canadienne des Journalistes, s’est adressé au Comité permanent du patrimoine canadien lors des États généraux sur les médias. Il s’est dit inquiet des conséquences que pourrait avoir la fin du financement.

« Sans (l’IJL), le désert journalistique qui s’ensuivra sera cataclysmique », a affirmé Jolly.

Les réseaux de télévision nationaux abandonnent la couverture locale.  En février, CTV a mis fin à ses téléjournaux de fin de semaine et à ses bulletins de nouvelles du midi dans la plupart des régions du pays. Les nouvelles locales de Global News à l’extérieur de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et de l’Alberta sont présentées depuis Toronto, et, d’ici quelques semaines, la CBC devrait annoncer la suppression de 600 emplois. Partout au pays, les nouvelles locales sont décimées.

Les médias continuent de réduire leurs effectifs et de mettre fin à des activités. L’intérêt public est ainsi menacé, car les citoyens ne sont plus informés des décisions prises par les élus et la justice locale. Cette absence de contrôle sur les décideurs nuit au principe même de démocratie.

Le journalisme de qualité n’est pas gratuit : c’est un investissement nécessaire aux collectivités canadiennes.

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