La DépêcheNOUVELLES CONCERNANT LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

Encore plus de journalistes sans emploi en cette fin d’été

By septembre 30, 2024 octobre 1st, 2024 No Comments

Par JANET E. SILVER

Cet été, au lieu de prendre des vacances, beaucoup de journalistes ont plutôt dû quitter leur emploi définitivement. Pour justifier ces réductions des effectifs, les têtes dirigeantes montrent du doigt les auditoires en baisse.

Le secteur connaissant un déclin continu, il y a de moins en moins de journalistes pour informer la population sur des questions d’intérêt public et pour demander des comptes aux gens au pouvoir. Certains petits marchés sont devenus de véritables déserts médiatiques.

En juin, une trentaine de membres du personnel de Global News en Alberta, en Colombie-Britannique et en Ontario ont subi un licenciement, au moins quatre postes ont été supprimés au bureau d’Ottawa et sept autres à celui de Toronto.

Selon une note de service interne de Global News, ces coupures étaient « conçues pour préparer la division de nouvelles à une pression économique accrue, à mesure que l’industrie continue d’évoluer, alors que les plus grands géants internationaux de la technologie proposent du contenu et plateformes publicitaires directement aux Canadiens et monopolisent le paysage publicitaire canadien ».

Le mois suivant, Corus Entertainment – la société mère de Global News – a averti que d’autres coupures s’annonçaient. Le codirecteur général de Corus, John Gossling, a expliqué que l’objectif de l’entreprise était de réduire de 25 % ses effectifs à temps plein, ce qui se traduit par environ 800 emplois supprimés.

Le cochef de la direction de Corus, Troy Reeb, a mentionné que les petits marchés (c’est-à-dire les salles de nouvelles locales) vivaient de grandes difficultés. « C’est là que nous concentrons et allons continuer de concentrer nos efforts de restriction », a-t-il dit.

Au mois d’août, Corus a fermé la station de radio 900 CHML d’Hamilton et licencié d’autres employés des salles de nouvelles nationales et locales.

En juin, Bell Media a aussi annoncé la suppression des postes de 43 techniciens. Ces coupures sont survenues après que l’entreprise a décidé en février de supprimer 4 800 emplois dans sa division des médias, de mettre en vente 45 stations de radio et de réduire le nombre de bulletins de nouvelles locaux à l’échelle du pays.

Du côté de la presse écrite, le National Post a annoncé l’achat de Saltwire Network Inc. et du Halifax Herald pour 1 million de dollars à la fin du mois d’août. Cette vente a mené au licenciement de 60 membres du personnel, et The Telegram, quotidien de Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, a été contraint de cesser de publier son édition papier chaque jour. Enfin, les journalistes de Saltwire ont été prévenus qu’ils devaient s’attendre à d’autres suppressions d’emplois. L’été a beau être terminé, les coupures, elles, semblent vouloir se poursuivre à l’automne.

Janet est vice-présidente de LPC.