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Depuis plusieurs années, de nombreuses publications sur les réseaux sociaux font appel au mot-clic #PasUneCible pour sensibiliser les gens aux conséquences brutales des conflits sur les civils, notamment sur les enfants, les travailleurs humanitaires et les médecins. Cette campagne condamne les attaques qui tuent ou blessent des personnes innocentes lors de guerres, et cherche à faire pression sur les décideurs pour qu’ils protègent la vie des civils conformément au droit international humanitaire.
Au cours de la dernière année, le monde a été témoin de violations flagrantes du droit international humanitaire qui ont entraîné la mort de civils, y compris de journalistes; ces derniers ont pourtant droit aux mêmes protections que les autres non-combattants.
Selon Reporters sans frontières (RSF), entre le 1er janvier et le 1er décembre 2024, 54 journalistes ont été tués au travail ou pour des raisons liées directement à leur travail. Le Comité pour la protection des journalistes affirme que le chiffre est encore plus élevé, faisant état de 86 journalistes tués.
Parmi les 54 victimes rapportées par RSF, on compte 42 journalistes qui travaillaient pour des médias d’information arabes et qui ont été tués par l’armée israélienne.
C’est notamment le cas d’Ismail Al-Ghoul, journaliste en langue arabe, et de Rami al-Rifi, caméraman, qui travaillaient tous deux pour Al Jazeera et qui ont été tués lors d’une attaque aérienne mené par Israël le 31 juillet 2024. Selon un rapport d’Al Jazeera, les deux hommes ont péri à l’ouest de la ville de Gaza, alors qu’ils portaient des vestes les identifiant comme des membres des médias et qu’ils se trouvaient à bord d’une voiture marquée.
Leur décès a déclenché des cris de ralliement aux quatre coins du monde. Israël a affirmé qu’Ismail Al-Ghoul était un membre de l’aile militaire du Hamas, une affirmation qu’Al-Jazeera a démentie, indiquant qu’elle était « sans fondement », et que RSF a dénoncée, précisant qu’elle reposait sur des « preuves insuffisantes et discutables ».
Le mois suivant, le journaliste Win Htut Oo, de l’organisation Democratic Voice of Burma (DVB), et le journaliste indépendant Htet Myat Thu ont été froidement assassinés lors d’une perquisition dans une maison menée par les forces de sécurité, ont indiqué des rédacteurs de DVB au Comité pour la protection des journalistes. Les deux hommes étaient amis depuis l’enfance, et leur meurtre a été condamné par Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, qui a demandé la tenue d’une enquête indépendante sur leur décès.
Il est important de se rappeler les noms de ces journalistes et de tous les autres qui ont payé le prix ultime pour leur engagement envers la vérité, la responsabilité et le droit du public d’être informé. La protection de la liberté de la presse va de pair avec la protection des droits de la personne.
Selon RSF, quelque 550 journalistes et autres travailleurs des médias demeurent emprisonnés dans le monde. En 2024, 72 de ces personnes se sont vu imposer une peine de prison combinée de plus de 250 ans.
Liberté de la presse Canada exhorte le Canada et les autres membres de la Coalition pour la liberté des médias de demander justice pour les collègues tués ou détenus, et de promouvoir la liberté de la presse dans un monde où les personnes qui profitent de son absence sont celles qui cherchent à exploiter, à manipuler et à porter atteinte aux journalistes.
Janet Silver a passé près de 30 ans à travailler dans le domaine des nouvelles et des affaires courantes dans tous les médias au Canada et aux États-Unis. Elle est vice-présidente de Liberté de la presse Canada.
janvier 20, 2025
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