Par Dean Beeby, membre du comité de LPC
Depuis des années, les équipes des relations médias du gouvernement ont recours à un stratagème leur permettant d’éviter les questions embarrassantes des journalistes.
La réponse classique : « Pour obtenir ce renseignement, il va falloir faire une demande d’accès à l’information. »
Peu importe que la Loi sur l’accès à l’information stipule explicitement que le système d’accès à l’information « ne vise pas à restreindre l’accès aux renseignements que les institutions fédérales mettent normalement à la disposition du grand public ».
À l’heure actuelle, beaucoup trop de demandes de journalistes, de chercheurs et de citoyens canadiens sont acheminées vers ce système dysfonctionnel d’accès à l’information.
Cette pratique surcharge considérablement le système, ce qui accroit les retards et les coûts. Les longs délais de réponse sont maintenant généralisés, ce qui sert les intérêts des administrations élues.
Mais voilà que les abus de longue date du système d’accès à l’information connaissent un nouveau rebondissement.
Caroline Maynard, commissaire à l’information du Canada, a rapporté cette semaine que les personnes qui souhaitent immigrer au Canada se retrouvent dans une situation semblable à celle à laquelle font face les médias depuis des années.
Alors que ces personnes cherchent désespérément à obtenir des renseignements sur leur dossier, leurs demandes sont envoyées dans les dédales du système d’accès à l’information.
Deux services ont le contrôle direct des demandes que déposent les potentiels immigrants souhaitant s’installer au Canada : Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).
À la fois remplies d’espoir et d’inquiétude, ces personnes veulent (à juste titre) savoir où en est leur demande, et bon nombre d’entre elles ont recours aux services de cabinets de conseil ou d’avocats pour faire le suivi.
Les demandes d’accès visant des renseignements sur l’immigration ont tôt fait d’engorger le système, tant dans ces deux services qu’au bureau des plaintes du Commissariat à l’information.
« Le statu quo est manifestement intenable », déclare Mme Maynard dans son récent rapport.
Si seulement la commissaire pouvait maintenant sermonner aussi sévèrement les relationnistes fermés comme des huîtres.
(La version longue du présent article – en anglais – a été publiée dans le bulletin de Dean Beeby, accessible ici : https://deanbeeby.substack.com/)