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L’auteure à succès et journaliste primée Carol Off s’est jointe à la présidente de World Press Freedom Canada, Heather Bakken, le 22 janvier pour discuter de son nouveau livre At a Loss for Words : Conversation in an Age of Rage.
Elle a parlé de l’érosion de la démocratie et de la militarisation du langage dans un monde de plus en plus polarisé.
Mme Off a souligné l’importance de la précision du langage et de la vigilance à l’égard de la démagogie. Faisant le parallèle entre le climat politique actuel et les mises en garde historiques, elle a averti : « Ce qui est en jeu, c’est tout ce que nous avons développé dans la démocratie libérale », soulignant la nécessité de l’État de droit, de l’égalité des chances et de la préservation des libertés civiles.
« Les gens qui sont derrière l’oligarchie qui s’exprime derrière Donald Trump en ce moment ont absolument exprimé leur conviction que la démocratie a dépassé son utilité, que la démocratie est l’ennemie de la liberté, car nous avons décidé que vous ne pouvez pas être libre dans une démocratie parce que vous devez prendre soin d’autres personnes », a-t-elle déclaré.
Les remarques de Mme Off ont porté sur la façon dont le langage est devenu un champ de bataille essentiel dans le discours politique. « Le langage devient codé », a-t-elle expliqué, expliquant comment des mots comme “woke” sont cooptés pour masquer des idéologies discriminatoires. « C’est un moyen d’introduire clandestinement des idées odieuses dans l’espace public », a-t-elle déclaré, comparant ces tactiques à celles employées par les régimes fascistes du passé.
« Il n’est pas nécessaire de dire ce que l’on veut dire, tout le monde sait ce que l’on veut dire. Il y a tout un chapitre sur les « woke » et les « woke » sont un écran. C’est un moyen d’introduire clandestinement des idées odieuses dans l’espace public en disant : « Oh, je ne suis pas contre les Juifs, je ne suis pas contre les femmes, je ne suis pas contre les trans, je ne suis pas islamophobe, je ne suis pas homophobe, je suis juste contre le wokisme ». On peut donc utiliser le terme « woke » pour dire des choses vraiment islamophobes, racistes et sectaires et s’en tirer à bon compte », a-t-elle ajouté. « C’est la même chose, qu’il s’agisse d’un geste, d’un geste de la main ou d’un mot, s’il s’agit de codes permettant à ce langage fasciste d’entrer dans la sphère publique, exactement comme les nazis l’ont fait au début des années 1930.
Elle a insisté sur l’urgence de récupérer des termes tels que « liberté », qui, selon elle, ont été déformés par des mouvements tels que le « Convoi de la liberté » du Canada pour justifier des actions contraires aux principes démocratiques.
Lorsqu’on lui a demandé de donner des conseils pour naviguer dans « l’ère de la rage », Mme Off a déclaré : « Écoutez attentivement le langage : « Écoutez attentivement le langage. Demandez ce qu’il signifie et élevez le débat pour protéger les gens de la manipulation émotionnelle qui alimente la polarisation. … Le rôle du journaliste dans tout cela est donc d’écouter attentivement le langage et de commencer à montrer comment nous sommes manipulés par le langage, a-t-elle ajouté.
Tout au long de la discussion, le message de Mme Off était clair : le journalisme doit s’adapter au moment présent. « Nous devons nous réapproprier le langage et les idées qui sous-tendent la démocratie », a-t-elle déclaré.
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