Le Comité canadien pour la liberté de la presse est encore préoccupé par la façon dont la police de Vancouver a traité les journalistes lors d’une opération de démantèlement d’un camp de sans-abri.
En décembre, nous avons fait parvenir une lettre à la Commission de police de Vancouver pour lui faire part de nos vives inquiétudes après le rejet rapide par celle-ci d’une plainte pour atteinte à la liberté de la presse déposée contre le Service de police de Vancouver. Le bureau du commissaire aux droits de la personne de la Colombie-Britannique mène actuellement une enquête à cet égard.
Le 5 avril dernier, alors que des travailleurs municipaux démantelaient les tentes d’un campement dans le quartier Downtown Eastside, la police a temporairement interdit à plusieurs journalistes l’accès à un tronçon de la rue, invoquant l’argument peu convaincant de vouloir assurer la « sécurité et la protection de la vie privée ».
Les tribunaux canadiens ont clairement établi que les garanties constitutionnelles de la liberté d’expression donnent droit aux médias de couvrir les manifestations et les autres interventions de la police dans l’espace public. Lors de l’examen de la plainte concernant la prétendue « zone d’exclusion », le bureau du commissaire aux plaintes contre la police a conclu que la police de Vancouver avait établi ce périmètre « dans l’intention d’exclure le public et les médias » le 5 avril dernier, et qu’il n’était « pas évident de savoir quel pouvoir légal pouvait justifier » une telle intervention.
Malgré cette conclusion, la commission de police de Vancouver a rejeté la plainte le 23 novembre dernier, sans avoir entendu aucun des journalistes présents sur les lieux ce jour-là, en s’appuyant apparemment sur le seul témoignage de la police.
Le Comité canadien pour la liberté de la presse est troublé par cette absence de diligence raisonnable de base.
Dans notre lettre, nous avons demandé à la commission de police de Vancouver d’enquêter de manière plus rigoureuse sur les plaintes relatives à la liberté de la presse et de rappeler à la police que la presse a le droit de couvrir les manifestations, les injonctions et les autres activités pour lesquelles son intervention est nécessaire.
Avis à la police de Vancouver : nous vous avons à l’œil.