Le dernier rapport annuel sur la Loi sur l’accès à l’information indique que les journalistes abandonnent cet outil de transparence vital à un rythme sans précédent.
Les statistiques 2022-2023 du Conseil du Trésor sur l’utilisation de cette loi, publiées le 20 décembre, montrent que moins de 10 % des demandes générales déposées cette année-là provenaient de membres des médias. C’est moins de la moitié du niveau enregistré cinq ans auparavant.
Le gouvernement avait l’habitude de ventiler les catégories d’utilisateurs déposant des demandes – entreprises, public, médias, etc. –, mais il a cessé cette pratique en 2022. Il ne publie maintenant que des feuilles de calcul contenant une masse de données.
Les chiffres cachés montrent néanmoins un déclin constant de l’utilisation du service de demande d’accès à l’information par les médias depuis au moins une décennie, même si l’utilisation générale par le public et d’autres groupes augmente.
En 2016, le gouvernement libéral a supprimé tous les frais d’accès à l’information, à l’exception des frais de demande, de sorte que le coût n’explique pas la baisse de l’utilisation par les médias. En outre, la procédure de demande en ligne a facilité le dépôt des demandes, même si le site Web est peu convivial.
Mais les retards croissants dans les réponses aux demandes des médias ont fait du mécanisme d’accès à l’information un exercice inutile pour de nombreux journalistes, qui doivent désormais faire face à des délais de plus en plus courts dans l’écosystème de l’information numérique.
Le rapport du Conseil du Trésor montre que plus du quart des ministères fédéraux n’ont pas respecté les délais de réponse prescrits par la Loi, délais qui sont déjà trop généreux pour le gouvernement.
Les retards endémiques entravent donc le travail des journalistes dès le départ. Le gouvernement libéral a vanté son soutien aux journalistes canadiens, mais son incapacité à réformer l’accès à l’information continue de saper le travail de ces derniers.