Liberté de la Presse Canada demande la libération immédiate et inconditionnelle de Jimmy Lai, le fondateur d’Apple Daily, qui reste injustement détenu à Hong Kong sous le prétexte d’accusations liées à la sécurité nationale. Son journal pro-démocratique a été fermé.

L’éditeur, âgé de 77 ans, est détenu en l’isolement depuis plus de quatre ans dans des conditions difficiles, malgré son âge, son diabète et la détérioration de son état de santé, un acte qui a été largement condamné comme cruel et inhumain. Il est maintenant jugé depuis plus de 17 mois en vertu de la loi sur la sécurité nationale et des lois sur la sédition en vigueur à Hong Kong. Il a plaidé non coupable. S’il est reconnu coupable, il risque une peine de prison à vie.

L’emprisonnement de Lai est un nouveau signe de l’érosion accélérée de la liberté de la presse, de la société civile et de l’État de droit à Hong Kong. Il ne s’agit pas seulement d’une attaque contre un homme, mais contre les droits fondamentaux et les valeurs démocratiques que le Canada défend, y compris la liberté de la presse. 

Fait profondément troublant, l’accusation utilise des publications de presse canadiennes appelant le gouvernement fédéral à soutenir le mouvement pro-démocratique de Hong Kong en 2019, ainsi que la décision d’Ottawa de suspendre ses accords d’extradition avec Hong Kong, comme preuve de la criminalité présumée de l’accusé. Il s’agit d’un affront direct aux valeurs et aux institutions démocratiques canadiennes.

Il est question d’accorder à Lai la citoyenneté canadienne à titre honorifique. Un groupe parlementaire multipartite a soutenu cette demande. Irwin Cotler, ancien ministre de la justice et procureur général du Canada et fondateur du Centre Raoul Wallenberg pour les droits de l’homme, l’a également soutenue.

Lai a de la famille immédiate en Ontario et ses entreprises au Canada emploient plus de 1 500 personnes. Le barreau de l’Ontario lui a décerné le prix 2025 des droits de l’homme. PEN Canada lui a décerné le prix Canada One Humanity. 

Il a fait preuve d’un courage extraordinaire dans sa quête de justice. Quelques jours avant la fermeture d’Apple Daily par les autorités, M. Lai a écrit une lettre à son personnel depuis la prison, leur rappelant que « la liberté d’expression est un travail dangereux » et qu’« il est temps pour nous de nous tenir debout, la tête haute ».

Le Canada ne doit pas rester silencieux alors qu’un journaliste pacifique est puni pour avoir fait son travail. Nous demandons instamment au gouvernement canadien d’intensifier ses efforts pour obtenir sa libération et de réaffirmer publiquement son engagement à défendre les journalistes et la liberté de la presse dans le monde entier.