Liberté de la presse Canada déplore le meurtre de cinq journalistes d’Al Jazeera par les Forces de défense israéliennes à Gaza le 10 août. La chaîne arabe a rapporté que ses employés ont été tués dans une attaque de drone contre leur tente alors qu’ils couvraient la crise humanitaire près de l’hôpital al-Shifa. Le gouvernement israélien a affirmé que cette frappe visait Anas al-Sharif, qu’il accuse d’être un combattant du Hamas, une accusation rejetée à plusieurs reprises par M. al-Sharif et Al Jazeera. Le Comité pour la protection des journalistes, basé aux États-Unis, a déjà condamné ce qu’il a qualifié de campagne de diffamation contre M. al-Sharif.

Le ciblage délibéré des journalistes porte atteinte au cœur même de la liberté de la presse. Les médias indépendants sont les yeux et les oreilles du public mondial, en particulier dans les zones de guerre où la propagande et la désinformation prospèrent. Lorsque les journalistes sont réduits au silence, que ce soit par la violence, l’intimidation ou de fausses accusations, les sociétés sont privées de témoignages crédibles sur les événements qui se déroulent sur le terrain. De tels actes sont non seulement indéfendables sur le plan moral, mais ils constituent également une violation directe de la résolution 2222 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies, qui réaffirme que les journalistes opérant dans des zones de conflit sont des civils qui doivent être protégés en vertu du droit international humanitaire.