octobre 30, 2025
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Soumission de Liberté de la presse Canada à la consultation nationale de 30 jours sur la stratégie en matière d’intelligence artificielle (IA)
L’intelligence artificielle remodèle notre monde à un rythme qui exige prudence et rapidité dans la détermination de la manière dont elle doit être utilisée et gérée.
Le déploiement de l’IA présente à la fois des menaces et des opportunités pour la collecte et la diffusion d’informations factuelles, essentielles à notre démocratie.
Liberté de la presse Canada (LPC) est un conseil d’administration bénévole à but non lucratif qui défend le rôle des journalistes dans la couverture de l’actualité sans crainte ni ingérence.
Dans la poursuite de ces objectifs, nous publions un bulletin bimestriel sur la liberté des médias et organisons des événements de sensibilisation tels que notre déjeuner annuel de remise des prix de la Journée de la liberté de la presse, qui attire de nombreux parlementaires, diplomates et journalistes.
Le 6 novembre, nous organiserons un symposium intitulé « L’IA et la presse : menaces et opportunités » sur la Colline du Parlement, auquel participeront des intervenants issus du monde de la technologie et des médias d’information.
À l’issue de nos sessions, nous rédigerons un rapport contenant des recommandations politiques visant à garantir que l’IA serve les intérêts du journalisme canadien.
En tant que membres du comité WPFC, nous avons constaté à quel point l’érosion des modèles économiques des salles de rédaction traditionnelles a compromis la capacité des journalistes à remplir leur rôle essentiel d’informateurs et de gardiens.
Plus récemment, la propagation de la mésinformation et de la désinformation a pollué l’écosystème médiatique et érodé la confiance dans toutes les plateformes médiatiques.
Le WPFC se réjouit de pouvoir soumettre son point de vue au groupe de travail sur la stratégie en matière d’IA du gouvernement fédéral. Notre perspective sur l’IA est motivée par notre ferme conviction que le Canada doit disposer de médias d’information solides et indépendants pour informer notre société et protéger notre économie et notre démocratie.
Nous encourageons le groupe de travail à recommander au gouvernement d’adopter une approche équilibrée qui favorise le développement de l’IA tout en mettant en place des garde-fous contre les abus.
Dans un récent podcast diffusé sur le site web du Globe and Mail, Geoffrey Hinton, pionnier de l’IA, a averti que cette technologie représente une menace existentielle pour l’humanité si elle n’est pas développée selon des principes humanistes. Seul le gouvernement peut atténuer ces risques.
Nous reconnaissons que le gouvernement fédéral doit veiller à ce que le pays reste à la pointe de la technologie de l’IA et de son déploiement.
Nous devons briser l’emprise qu’une poignée de méga-entreprises étrangères, principalement américaines, exercent sur la vie numérique des Canadiens, en particulier sur les plateformes de médias sociaux. Le déploiement de l’IA ne doit pas suivre la même trajectoire de concentration de la propriété qui sert les intérêts des milliardaires étrangers du secteur technologique.
Nous mettons toutefois en garde contre la poursuite d’objectifs de souveraineté en favorisant les fournisseurs nationaux tout en négligeant les intérêts des consommateurs et des créateurs de contenu, notamment les journalistes et les entreprises de presse.
La protection de la vie privée et de la propriété intellectuelle des Canadiens doit être une caractéristique essentielle de toute approche fédérale en matière d’IA. Les grands systèmes de modèles linguistiques qui récupèrent des informations sur les sites web et volent essentiellement du contenu sont contraires au maintien d’un écosystème d’information robuste.
Les plateformes alimentées par l’IA proposent des résumés et des contenus synthétiques qui détournent le trafic des éditeurs. Elles peuvent accélérer les efforts visant à diffuser la désinformation et à polluer le discours public. Les entreprises d’IA devraient être tenues responsables de l’exactitude de leurs contenus et fournir des informations complètes sur leurs sources.
Bien que l’IA comporte des risques, cette technologie offre également d’énormes avantages qui doivent être largement partagés avec la population canadienne afin d’éviter de creuser davantage la fracture numérique.
La plupart des Canadiens sont en situation de privation constante d’informations et 2,5 millions de personnes dans ce pays n’ont pratiquement pas accès aux informations locales, selon un récent rapport du Centre canadien de politiques alternatives.
L’IA peut-elle contribuer à combler ces lacunes ? C’est possible. Les grands modèles linguistiques peuvent synthétiser et organiser de vastes quantités de données à l’appui du journalisme.
L’essor des médias numériques indépendants et l’engouement croissant pour le journalisme communautaire, qui peut être assisté par l’IA, offrent une lueur d’espoir.
Cependant, le public doit passer avant tout. Les médias qui « descendent sur le terrain » en tissant des liens avec la communauté et en publiant des informations qui servent l’intérêt public local pourraient rétablir la confiance dans le journalisme au niveau local.
Des directives éthiques doivent guider chaque déploiement de l’IA dans les salles de rédaction.
Le WPFC approuve donc les principes mondiaux sur l’intelligence artificielle de la News Media Alliance et exhorte le groupe de travail et le gouvernement à intégrer ces principes dans sa stratégie en matière d’IA.
Ces principes sont les suivants :
Nous comprenons que de nombreuses entreprises technologiques s’opposeront à la surveillance réglementaire et que nos partenaires commerciaux américains combattront toute tentative visant à limiter leur domination.
Cependant, ces principes fondamentaux ne peuvent être laissés à la libre appréciation des acteurs concernés.
Comme l’a souligné notre premier ministre dans son livre Value(s), les marchés n’embrassent généralement pas les valeurs non monétaires de la société. Il appartient au gouvernement de veiller à ce que l’innovation technologique ne nuise pas aux institutions essentielles et profite au contraire à la plus grande partie de la population canadienne.
L’intérêt public doit guider l’approche du Canada en matière d’adoption et de mise en œuvre de l’IA. Une surveillance réglementaire est nécessaire pour atténuer les risques et garantir que les avantages de l’IA soient largement partagés.
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