PAR SHAWN MCCARTHY
Chaque année, lors de notre dîner annuel, Guy Badeaux (nom de plume : Bado), l’un des administrateurs de Liberté de la presse Canada, annonce la personne gagnante du Concours international de dessin éditorial, qui souligne la contribution des journalistes rapportant l’état du monde au moyen d’images, de métaphores et de textes percutants.
Les caricatures politiques sont l’âme d’un journal : par leur traitement des nouvelles et leurs commentaires cinglants, elles rehaussent le propos des pages éditoriales.
Malheureusement, le bassin de caricaturistes de talent s’assèche à mesure que les entreprises médiatiques réduisent leurs effectifs.
Ce phénomène s’inscrit dans la tendance générale à la réduction des ressources consacrées au journalisme. En conséquence, la population nord-américaine est de moins en moins bien servie en matière de nouvelles et de commentaires.
Le mois dernier, Michael de Adder s’est vu remercier après 30 ans de service au journal The Chronicle Herald, le quotidien d’Halifax qui a été acheté en août par Postmedia Network Inc. M. de Adder est un caricaturiste de renommée internationale dont le travail a également été publié dans le Washington Post, le Toronto Star et le Globe and Mail. Ce n’est pas tout : il a récemment reçu l’Ordre du Canada.
Aux États-Unis, le groupe McClatchy s’est départi de trois caricaturistes lauréats du prix Pulitzer dans le cadre de ses efforts continus de réduction des coûts. Qui plus est, le groupe a annoncé que ses 29 quotidiens ne publieraient plus de caricatures quotidiennes.
Les trois caricaturistes à qui on a montré la porte sont John Ohman, du Sacramento Bee, Joel Pete, du Lexington Herald-Observer, et Kevin Siers, un pigiste dont le travail était régulièrement publié dans le Charlotte Observer.
En parallèle, le Minnesota Star Tribune, un journal indépendant de Minneapolis, a décidé de faire passer son caricaturiste Mike Thompson d’un poste à temps plein à un rôle de pigiste.