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La liberté de la presse n’est pas seulement la pierre angulaire de la démocratie, c’est aussi notre dernière ligne de défense en cette période de désinformation rampante, de menaces à notre souveraineté et d’émergence d’un nouvel ordre mondial. Le Canada doit défendre ses positions.
Alors que les Canadiens se préparent à se rendre aux urnes le 28 avril, le travail des journalistes sera crucial pour permettre aux électeurs de distinguer la réalité des mensonges et de prendre des décisions éclairées qui façonneront l’avenir de notre pays.
Le déjeuner de remise des prix Liberté de la presse Canada est l’occasion de reconnaître ce travail et de réaffirmer notre engagement à protéger une presse solide et indépendante. Cette année, nous sommes ravis d’avoir accueilli le présentateur de nouvelles canadien Kevin Newman en tant qu’orateur principal.
Kevin Newman est actuellement à la tête de Get Fact, une nouvelle initiative visant à lutter contre la désinformation. Il s’agit d’une lutte collective non partisane contre les mensonges visant notre pays, qui sera lancée le 8 avril.
Le projet de Kevin Newman renforce la valeur de l’intégrité journalistique par rapport à la tromperie en donnant aux citoyens les moyens de reconnaître et de résister à la désinformation. Il a développé un outil de vérification des faits qui évalue les affirmations virales avec transparence et des sources humaines et d’IA vérifiées.
Un public bien informé est le fondement d’une démocratie qui fonctionne, et sans lui, la société risque de devenir la proie de récits manipulés. Tous les Canadiens doivent être sur leurs gardes.
Il est bien connu que des acteurs étrangers et nationaux exploitent les plateformes numériques pour diffuser des mensonges et de la propagande, ciblant tout, de l’intégrité électorale aux mesures de santé publique. Face à un tel assaut, les journalistes sont en première ligne pour lutter contre la distorsion des faits.
Le Canada n’est pas à l’abri de ces menaces. Comme le souligne Newman, nous sommes le seul membre des Five Eyes à ne pas disposer d’une unité d’opérations psychologiques (psyops) pour détecter, identifier et contrer les campagnes de désinformation.
Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande déploient des unités d’opérations psychologiques spécialisées qui utilisent des techniques de renseignement avancées pour protéger le discours public.
L’Union européenne a pris des mesures décisives pour lutter contre ces menaces par le biais de la loi européenne sur la liberté des médias. Elle a adopté de nouvelles règles pour protéger les journalistes et les fournisseurs de médias, une législation anti-SLAPP (Strategic Lawsuits Against Public Participation) pour protéger les journalistes contre les actions en justice abusives, et un accord plus large entre le Conseil et le Parlement pour garantir l’indépendance et la transparence des médias. Ces mesures créent un précédent sur la manière dont les gouvernements peuvent protéger de manière proactive la liberté de la presse et lutter contre la désinformation tout en renforçant la confiance du public dans le journalisme.
L’absence de telles garanties au Canada explique l’importance d’initiatives telles que Get Fact.
Une presse libre n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Ensemble, nous devons soutenir activement la liberté de la presse, que ce soit par le biais de politiques, d’un soutien financier ou d’un engagement personnel à consommer des sources d’information crédibles.
Le déjeuner de remise des prix de cette année est plus qu’une célébration, c’est un cri de ralliement. La lutte contre la désinformation est un combat pour notre souveraineté, et dans ce combat, le journalisme indépendant et crédible est notre arme la plus puissante.
Shawn McCarthy est rédacteur indépendant et conseiller principal au Sussex Strategy Group. Il est l’ancien président de Liberté de la presse Canada.
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