Par SHAWN MCCARTHY
Au cours des trois années qui se sont écoulées depuis la chute de Kaboul, le gouvernement taliban a étouffé les médias autrefois florissants de l’Afghanistan à grands coups de censure et d’intimidation.
Le 15 août, date marquant l’anniversaire de la prise de la capitale afghane par les talibans, l’organisme torontois Journalists for Human Rights (JHR) a publié un rapport de l’ancien journaliste afghan Mujtaba Haris, qui décrit les mesures répressives subies par les journalistes, en particulier par les femmes.
Le rapport brosse un tableau plutôt sombre, et M. Haris enjoint à la communauté internationale de prendre des mesures concrètes pour protéger la liberté de presse en Afghanistan.
Avant que les talibans prennent le pouvoir, le pays profitait d’un « paysage médiatique dynamique, fort d’une diversité de voix et de reportages essentiels », a souligné M. Haris. Mais tout cela a changé après août 2021.
Les efforts déployés par le nouveau régime pour prendre le contrôle des médias ont entraîné la fermeture de plus de la moitié des organes de presse au pays, et ce sont les femmes qui ont été les principales victimes des pertes d’emplois.
« Les politiques des talibans ont essentiellement réduit au silence les voix féminines dans les médias et ont privé les femmes de leur droit de travailler et de contribuer au discours public », peut-on lire dans le rapport.
Des journalistes ont choisi de recourir aux plateformes numériques pour contourner la censure et accéder à l’information. Bon nombre de personnes travaillant dans les médias ont fui le pays et continuent de diffuser de l’information sur des plateformes comme YouTube, X et Facebook.
Le rapport de JHR exhorte la communauté internationale à protéger la liberté de presse en Afghanistan en offrant un soutien moral, politique et financier aux journalistes.
Les gouvernements étrangers, notamment ceux qui sont membres de la Coalition pour la liberté des médias, doivent défendre les droits des professionnelles des médias et tenir les talibans responsables des violations des droits de la personne perpétrées contre la presse.
Le rapport de JHR conclut qu’il est urgent de soutenir les journalistes afghans en exil et de les aider à poursuivre leur travail sans craindre la persécution
Shawn est l’ancien président de LPC.