OTTAWA – Le Comité canadien pour la liberté de la presse (CCLPM) dénonce la condamnation du journaliste canadien Mohamed Fahmy, un collègue australien Peter Greste et un collègue égyptien Baher Mohamed dans le cadre de leur travail pour Al-Jazeera anglais.
Un juge égyptien a condamné M. Fahmy, M. Greste et M. Mohamed à trois ans de prison samedi pour avoir travaillé sans permis de presse et pour avoir diffusé du matériel qu’il prétend être nuisible à l’Égypte. La décision a été le jugement final dans le nouveau procès des journalistes, qui a débuté en février et connu de nombreux retards en chemin.
La décision a été dénoncée par les groupes de défense des droits et des entreprises de presse comme une attaque à la liberté de la presse; le CCLPM se joint à cette dénonciation.
Les condamnations surviennent après une campagne mondiale massive, surnommé #FreeAJStaff, pour libérer M. Fahmy et ses collègues. Les trois journalistes ont été arrêtés sur de fausses accusations de terrorisme en décembre 2013 pour leurs reportages sur les troubles civils en Égypte pour Al-Jazeera, et ont passé plus d’un an dans une prison égyptienne relative à ces accusations.
M. Fahmy et M. Mohamed ont été libérés sous caution en février, alors que M. Greste a été déporté en Australie plus tôt cette année.
Après les verdicts samedi, M. Fahmy et M. Mohamed ont été immédiatement remis en détention. M. Greste a été condamné par contumace.
Le CCLPM demande au gouvernement égyptien de déporter M. Fahmy immédiatement, et de libérer M. Mohamed. Il exhorte également le gouvernement du Canada d’assurer l’extradition de M. Fahmy. Après plus d’un an et demi de combats juridiques en Égypte, il doit rentrer au Canada et retrouver une vie normale le plus tôt possible.
Le groupe sans but lucratif basé à Ottawa a décerné à M. Fahmy son prix de la «liberté de la presse» lors de son déjeuner annuel en mai 2014, en reconnaissance de son engagement indéfectible à la cause. Il a été cité par CCLPM comme un professionnel qui est, « selon ses pairs, un journaliste passionné et défenseur de la liberté de la presse qui fait face à la rétribution et la censure pour avoir exercé son droit à la libre expression. »
En plus de la détresse d’être détenu dans une prison égyptienne, M. Fahmy a dû faire face à une blessure physique pendant son incarcération. Il a subi une blessure à l’épaule quelques jours avant son arrestation, qui a empiré durant son séjour en isolement sans aide médicale. M. Fahmy a récemment subi une intervention chirurgicale à son épaule et porte maintenant une tige métallique dans l’épaule et le bras. Selon les rapports des médias, son bras est toujours dans une fronde et il a encore besoin d’autres soins médicaux. De plus, Fahmy souffre maintenant de l’hépatite C.
À propos du CCLPM
Le Comité canadien pour la liberté de la presse est un organisme sans but lucratif dirigé par un conseil d’administration bénévole. Par ses activités, sa vigilance et ses relations avec des organisations similaires, le Comité travaille à porter à l’attention du public sur les violations à la libre expression et la nécessité de défendre activement la liberté de la presse. A chaque mai, le Comité célèbre la Journée de la liberté de la presse de l’UNESCO avec un déjeuner à Ottawa. L’évènement de cette année, qui se tiendra le 3 mai, sera souligné par un discours de Suzanne Legault, la Commissaire à l’information du Canada.
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Shawn McCarthy, président du CCLPM
613 294-4491