Heather Bakken, présidente de Liberté de la presse mondiale Canada, a comparu devant le comité sénatorial des transports et des communications le 19 novembre pour contribuer à son étude sur les services locaux fournis par CBC/Radio-Canada. Voici le texte de son allocution d’ouverture :
Merci, Monsieur le Président et membres du comité.
Je tiens à préciser que mes propos d’aujourd’hui reflètent uniquement mon expérience des services anglophones de CBC.
Je suis la présidente de Liberté de la presse mondiale Canada, une organisation dont la mission est de défendre et promouvoir notre droit constitutionnel à une presse libre et de traiter des enjeux liés à la liberté de la presse à l’échelle mondiale.
Mon expérience professionnelle en journalisme comprend 16 années à CBC News, des deux côtés de la caméra, et cinq années dans le secteur privé, notamment en tant qu’éditrice de deux sites d’information politique.
À ce titre, je souhaite aborder trois points aujourd’hui :
1. La position de CBC face à ses maîtres bureaucratiques.
2. Son modèle économique défaillant.
3. Son rôle dans la préservation de notre souveraineté.
Actuellement, CBC est dans une situation que je qualifierais de Frankenstein. D’une part, le CRTC détermine les exigences en matière de licences pour une période de cinq ans. D’autre part, le gouvernement établit son mandat et son budget annuel.
Ces éléments mal assortis placent la société dans une position intenable : on lui dit ce qu’elle doit faire sans lui dire comment y parvenir, tout en ignorant quelles seront les ressources disponibles l’année suivante.
Cette instabilité affecte le moral des équipes, ainsi que la qualité des programmes et des produits que vous lisez, regardez ou écoutez.
Ce Frankenstein comprend également un service télévisé commercial, un service numérique largement commercial et un service radio basé sur le modèle de radiodiffusion publique. CBC ne peut pas être toutes ces choses à la fois.
Il est temps de choisir une voie. À mon avis, le modèle radio est le meilleur choix. CBC Radio One est numéro un dans de nombreux grands marchés, avec un public fidèle qui inclut des personnes de toutes orientations politiques.
Pour assurer le succès global de l’organisation, il faut un nouveau mandat, avec un financement stable, prévisible et à long terme, qui lui permette de fonctionner sans crainte ni faveur, et de se retirer de la concurrence économique avec les diffuseurs privés et les autres plateformes numériques.
En d’autres termes, il est temps que CBC quitte le domaine de la publicité et retourne à ses racines de radiodiffusion publique. Je crois que c’est fondamental pour l’avenir du Canada.
CBC/Radio-Canada joue un rôle crucial dans le renforcement des communautés locales, la lutte contre la désinformation et la préservation de la souveraineté canadienne.