La Dépêche

Défendre l’accès à l’information

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Par Dean Beeby

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mars 29, 2025

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Défendre l’accès à l’information
Les libéraux de Justin Trudeau sont arrivés au pouvoir en 2015 en promettant des réparations majeures à la loi sur l'accès à l'information. Ils ont rapidement abandonné certains de leurs projets électoraux et n'ont tenu qu'à moitié leurs promesses pour d'autres, écrit Dean Beeby.

En temps de crise, les gouvernements sacrifient souvent la transparence au profit de la rapidité et de l’efficacité.

Nous l’avons vu lors de la pandémie de Covid-19. 

Les organismes publics et privés ont manqué de transparence quant aux mesures qu’ils ont prises pour lutter contre la pandémie. La désinformation, la malhonnêteté, l’autopromotion, la fraude et le gaspillage ont prospéré dans une certaine mesure dans le secret qui régnait.

Le Canada est aujourd’hui confronté à une situation d’urgence en raison des attaques économiques, des menaces et de l’intimidation du président Donald Trump. Les gouvernements fédéral et provinciaux doivent faire preuve d’ouverture à l’égard du public au fur et à mesure que cette crise se déroule ; le secret peut miner la confiance dans le gouvernement et, par conséquent, éroder la solidarité nationale.

Alors que les élections battent leur plein, les dirigeants des partis fédéraux ont l’occasion de s’engager à corriger nos lois sur la transparence, en particulier la loi sur l’accès à l’information.

Les libéraux de Justin Trudeau sont arrivés au pouvoir en 2015 en promettant des réparations majeures à la loi sur l’accès à l’information. Ils ont rapidement abandonné certains de leurs projets électoraux et n’ont tenu qu’à moitié leurs promesses pour d’autres. Les libéraux se sont ensuite désintéressés de la question et ont laissé le système s’étioler et s’effondrer. 

Les délais de réponse sont aujourd’hui épouvantables, à tel point que les journalistes abandonnent massivement l’accès à l’information. Des tonneaux d’encre noire sont vidés chaque semaine pour censurer les documents qui parviennent jusqu’à nous. 

Le leader conservateur, Pierre Poilievre, a promis un traitement plus rapide et plus transparent des demandes d’accès à l’information, mais les détails n’ont jamais été précisés. Il faut également se méfier d’un ancien ministre du cabinet Harper qui, lorsqu’il était en fonction, a accepté le secret habituel.

Les lacunes de la loi sur l’accès à l’information ont été étudiées à fond. Nous savons déjà ce qui ne va pas : trop de documents sont capturés par de fausses demandes de « secret ministériel » ; les ministères ont beaucoup trop de latitude pour retarder leurs réponses aux demandes ; le commissaire à l’information a besoin de plus de mordant et de plus d’argent provenant directement du Parlement, plutôt que d’aller chaque année au gouvernement même qu’il dirige. Ces changements et quelques autres figurent depuis des années en tête de liste des souhaits de tous les utilisateurs.

L’élection et ses conséquences surviennent à un moment fatidique de l’histoire du Canada. Plus que jamais, les Canadiens ont besoin de faire confiance à leurs dirigeants. La confiance se gagne par la transparence. Et cela signifie qu’il faut modifier les lois qui sont censées l’assurer.

Écrit par Dean Beeby

Heather Bakken, présidente de Liberté de la presse Canada, est une fervente défenseuse de la liberté de la presse et des médias indépendants. Heather est une responsable des médias et une stratège certifiée en communication numérique.
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