OTTAWA, le 3 mai 2021 – Nathan VanderKlippe, correspondant du The Globe and Mail en Chine, et Sarah Cox, reportrice-enquêteuse à The Narwhal, ont tous deux été déclarés gagnants du Prix de la liberté de la presse 2021 remis par le groupe de défense Liberté de la presse Canada, basé à Ottawa.
Malgré le risque de détention, d’expulsion et même d’emprisonnement, Nathan VanderKlippe a réaliséun reportage sur les camps de travail forcé où des milliers de Ouïghours, une minorité ethnique musulmane, sont détenus. Le journaliste a échappé aux tentatives de lui interdire l’accès à la région, et ses photos et reportages ont contribué à documenter les pratiques controversées de la Chine dans la région du Xinjiang.
Pendant des années, Sarah Cox a couvert avec ténacité le projet controversé de barrage hydroélectrique du Site C sur la Peace River, dans le nord-est de la Colombie-Britannique. Grâce à une recherche minutieuse de documents, rendue possible par l’accès à l’information, elle a mis en lumière les problèmes majeurs du barrage, dont les responsables gouvernementaux étaient au courant depuis un an sans les avoir divulgués au public. Les deux gagnants recevront chacun 2 000 $.
Ce prix, remis chaque année par Liberté de la presse Canada, souligne les réalisations exceptionnelles des professionnels des médias canadiens qui pratiquent dans l’intérêt du public, en surmontant les secrets, l’intimidation et d’autres tentatives de contrecarrer leur travail.
Liberté de la presse Canada a décerné des mentions honorables à Kevin Donovan, du Toronto Star, pour les batailles qu’il a menées devant les tribunaux afin d’obtenir des documents liés à des affaires criminelles et civiles très médiatisées, ainsi qu’au duo composé de Meghan Potkins et de Madeline Smith, du Calgary Herald. Elles ont révélé au grand jour, grâce au système d’accès à l’information de la ville et à des recherches rigoureuses, les abus financiers d’un conseiller municipal.
Prix Spencer Moore pour l’ensemble des réalisations
Liberté de la presse Canada remet également son Prix Spencer Moore pour l’ensemble des réalisations à Kim Bolan du Vancouver Sun.
Kim Bolan a couvert des guerres, l’attentat d’Air India en 1985, les gangs de rue et le crime organisé. Elle a été la première lauréate du Prix mondial de la liberté de la presse en 1999 et n’a jamais arrêtédepuis. Alors qu’elle couvrait un procès pour meurtre en 2017, elle a appris qu’elle avait elle-même fait l’objet d’un complot pour meurtre, qu’elle a ensuite signalé aux autorités.
Le Prix Spencer Moore, qui porte le nom de l’un des fondateurs de notre organisme, est décerné à un journaliste ou à un employé des médias pour honorer ses efforts soutenus en faveur de la liberté de la presse.
Les prix de Liberté de la presse Canada sont généralement remis lors du déjeuner annuel organisé àOttawa pour marquer la Journée mondiale de la liberté de la presse de l’UNESCO, le 3 mai. Cependant, cette année, le déjeuner a été annulé en raison de la pandémie de COVID-19.
« Malgré le stress engendré par les confinements et le travail à distance, les journalistes canadiens ont fait un travail extraordinaire en 2020, poussant les personnes au pouvoir à répondre de leurs actes », a déclaré le président de Liberté de la presse Canada, Shawn McCarthy.
« Nos lauréats ont surmonté des obstacles importants qui ont été dressés pour empêcher que leurs histoires soient révélées. »
Shawn McCarthy explique que même si les journalistes canadiens jouissent d’une relative liberté dans leur travail au pays, la vigilance s’impose, car il existe des exemples flagrants d’entraves et de menaces à cette liberté.
Pour voir une vidéo de nos lauréats présentant leur travail, consultez la page https://worldpressfreedomcanada.ca/fr/.
Gagnants du Concours international de dessin éditorial
Liberté de la presse Canada a également annoncé que Jean-Loïc Bélom est le grand gagnant du 21e Concours international de dessin éditorial, sous le thème : Censure, humiliation et harcèlement sur les réseaux sociaux. Le deuxième prix est attribué à Edwin Perales Gonzales, du Pérou et le troisième prix, à Tom Janssen, des Pays-Bas.
Jean-Loïc Bélom est un dessinateur indépendant qui a exposé ses dessins et remporté des prix au Royaume-Uni, en Italie, en Belgique et au Japon.
Edwin Perales Gonzales est un graphiste, illustrateur et caricaturiste au Pérou. Tom Janssen est le caricaturiste politique du quotidien national néerlandais Trouw; il a été publié dans The International New York Times, Le Monde et The Japan Times.
« Notre concours annuel de caricatures est de plus en plus connu à l’international, et nous avons reçu un nombre record de 406 caricatures provenant de 59 pays », a affirmé Guy Badeaux, coordonnateur du concours.
Liberté de la presse Canada appuie également la Commission canadienne pour l’UNESCO dans sa campagne de sensibilisation qui vise à attirer l’attention sur le problème des menaces envers les femmes journalistes.
Les caricatures récompensées peuvent être consultées ici.
Au sujet de Liberté de la presse Canada
Liberté de la presse Canada (auparavant le Comité canadien pour la liberté de la presse mondiale) est un groupe bénévole d’Ottawa dont la mission consiste à sensibiliser le public au droit à la libertéd’expression, à repérer les atteintes à ce droit et à défendre la liberté de la presse. Ce groupe de défense travaille sous le patronage de la Commission canadienne pour l’UNESCO et il est commandité par l’Association des banquiers canadiens.
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Contact pour les médias
Pour obtenir des renseignements supplémentaires et pour des entrevues, veuillez communiquer avec Shawn McCarthy au 613 294-4491.