La DépêcheNOUVELLES CONCERNANT LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

Des journalistes menacés

By décembre 3, 2023 décembre 6th, 2023 No Comments

BY JANET E. SILVER

A reporter’s microphone at a press conference, through barbed wire. 3d rendering

Depuis que Reporters sans frontières a publié son Classement mondial de la liberté de la presse à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai, l’état – déjà déplorable – de la liberté de la presse et la capacité des journalistes à exercer leur travail en sécurité se sont encore détériorés.

Ce classement indiquait que l’environnement journalistique était problématique ou dangereux pour les travailleurs des médias dans 128 pays. La détérioration de l’environnement journalistique s’est malheureusement poursuivie au cours des deux derniers mois, avec l’éclatement de la guerre entre Israël et le Hamas et la montée des tensions dans d’autres régions.

Le 4 novembre dernier, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a rapporté qu’au moins 36 journalistes et personnes travaillant dans les médias avaient été tués dans la guerre entre Israël et le Hamas, un peu moins d’un mois après le début du conflit.

À la fin du mois d’octobre, Reuters et l’Agence France-Presse (AFP) ont cherché à obtenir du gouvernement d’Israël et de l’Armée de défense d’Israël (Tsahal) l’assurance que les journalistes ne seraient pas pris pour cible lors de l’assaut de Tsahal lancé contre le Hamas dans la bande de Gaza.

« Dans les circonstances actuelles, nous ne pouvons garantir la sécurité de vos employés, et nous vous encourageons vivement à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité », a répondu Tsahal.

Le Comité canadien pour la liberté de la presse a prié toutes les parties au conflit de s’abstenir de cibler les représentants des médias, tout en exhortant les employeurs à s’assurer que les journalistes travaillant dans les zones de conflit reçoivent la formation et l’équipement nécessaires.

Cependant, les menaces ne proviennent pas toutes de gouvernements.

Aux Philippines, pays considéré comme l’un des plus dangereux au monde pour les journalistes, un présentateur de nouvelles a été abattu à son domicile le 5 novembre alors qu’il diffusait une émission de radio en direct.

Le président Ferdinand Marcos Jr a condamné cet assassinat en déclarant ceci : « Les attaques contre les journalistes ne seront pas tolérées dans notre démocratie, et les personnes qui menacent la liberté de la presse devront assumer pleinement les conséquences de leurs actes. » Les journalistes sur le terrain rapportent toutefois qu’une culture de la peur continue de prévaloir et qu’ils demeurent en danger.

Dans un contexte où les journalistes doivent faire face à un nombre croissant d’attaques et d’entraves à leur travail, la démocratie et le journalisme factuel sont également menacés. Les fermetures de salles de presse et les réductions d’effectifs et de ressources qui se multiplient font surgir des questions sur ce qui doit être fait pour protéger la presse et permettre aux journalistes de rapporter l’information.

Le Knight First Amendment Institute de l’Université Columbia, à New York, entreprend actuellement un projet visant à étudier le rôle d’une presse libre dans une démocratie, ainsi que la façon de la protéger. Les résultats seront annoncés en mai prochain dans le cadre d’un colloque de deux jours.

D’ici là, on s’attend à ce que les conditions se dégradent pour les médias qui couvrent des conflits comme celui au Moyen-Orient, et pour la liberté de la presse en général.