La DépêcheMOT DE LA PRÉSIDENTE

Liberté de presse, désinformation et inquiétudes face aux élections

Cette année marque la première fois dans l’histoire où plus de la moitié de la population mondiale participera à des élections.

Mais dans 40 pays, la façon dont l’électorat est informé peut jouer sur les résultats. L’écosystème de l’information étant de plus en plus pollué par les campagnes de mésinformation et de désinformation, l’année 2024 pourrait-elle être celle où la démocratie prouvera sa résilience?

Selon l’indice mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, les conditions d’exercice du journalisme sont « mauvaises » dans 7 pays sur 10, et l’industrie du faux contenu représente une menace pour le journalisme.

Dans les démocraties occidentales, de nombreux organes de presse indépendants se démènent pour survivre avec des budgets restreints et moins de journalistes. Parallèlement, les campagnes générées par l’IA inondent les médias sociaux de mésinformation, de désinformation et de vidéos hypertruquées (deep-fake) conçues pour influencer l’électorat.

Et tout cela se produit à un moment où le secteur des médias sociaux abandonne la modération de contenu et où les canaux de communication cryptés et privés se multiplient.

Déjà, cette année, la Chine a mené une campagne de désinformation musclée (qui s’est finalement avérée infructueuse) pour faire la promotion d’un candidat pro-Pékin lors des élections à Taïwan.

Et du côté des élections américaines, tout porte à croire à un match revanche entre les candidats de 2020. Le probable candidat républicain n’a jamais caché son hostilité envers les journalistes et il encourage une méfiance généralisée à l’égard des médias.

Lors de sa défaite aux dernières élections, Donald Trump s’est servi des médias sociaux et traditionnels pour propager le mensonge qu’il avait en fait gagné. Il a depuis été inculpé au criminel pour tentative de manipulation de l’élection. Mais n’oublions pas que cette fois-ci, il a accès à l’IA.

L’importance des médias libres et indépendants n’a jamais été aussi grande qu’en cette année décisive pour la démocratie.

Notre déjeuner 2024 sur la liberté de la presse, qui aura lieu le 2 mai, approfondira ce sujet.

Face à des défis qui semblaient inimaginables il y a quelques années, LPC se portera à la défense de la liberté de presse et du droit des journalistes à faire leur travail sans crainte et en toute impartialité.

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Heather Bakken

Présidente

Comité canadien pour la liberté de la presse