La DépêcheNOUVELLES CONCERNANT LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

Des dirigeants d’organes médiatiques réclament la protection des journalistes à Gaza

Le nombre inégalé de journalistes qui ont perdu la vie à Gaza pendant qu’ils couvraient la guerre a fait déferler une pluie de critiques sur le gouvernement de Netanyahou et sur les forces israéliennes.

Dans une lettre ouverte du 29 février, les dirigeants de plus de 30 grandes agences médiatiques mondiales ont exprimé leur soutien aux journalistes qui se trouvaient à Gaza. Ils ont exhorté les autorités à protéger tous les civils et, particulièrement, les journalistes comme l’exigent les Nations Unies.

Voilà cinq mois qu’Israël a lancé d’importantes représailles contre le Hamas qui, le 7 octobre, a perpétré une attaque terroriste sur des civils. Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), au cours de cette période, 94 journalistes sont morts, dont 89 Palestiniens qui ont été tués par l’armée israélienne. La guerre à Gaza est le conflit le plus meurtrier pour les journalistes jamais répertorié par le CPJ.

Le CPJ et Reporters sans frontières exhortent la communauté internationale à faire pression sur Israël pour mettre fin au carnage ainsi que sur le Conseil de sécurité pour qu’il fasse appliquer la résolution 2222, adoptée en 2015, qui exige la protection des journalistes, des professionnels des médias et des membres du personnel associé en mission professionnelle dans les zones de conflit armé.

Des hauts dirigeants de médias, comme l’Associated Press, le New York Times, Reuters, la BBC, Der Spiegel, Asahi Shimbun de même que le rédacteur en chef du journal israélien Haaretz sont au nombre des signataires.

Ils déclarent que les personnes ayant violé la résolution du Conseil de sécurité doivent être tenues responsables.

Selon la lettre : « Une attaque contre les journalistes est une attaque contre la vérité. Nous sommes déterminés à défendre la sécurité des journalistes à Gaza, car il en va de la protection de la liberté de la presse partout dans le monde. » Le CPJ demande également un meilleur accès à Gaza pour les journalistes.

Dans des déclarations, Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, a déploré la mort de journalistes et a demandé la tenue d’une « enquête indépendante et transparente ».

Les défenseurs d’Israël blâment le Hamas pour le nombre élevé de civils, y compris de journalistes, ayant perdu la vie.

Lors de son attaque terroriste du 7 octobre, le Hamas a brutalisé des civils, notamment des femmes et des enfants, et a provoqué la colère des Israéliens, qui entendent se défendre. Les combattants du Hamas se cachent parmi les civils à Gaza, et Israël les accuse de recourir à des boucliers humains.

Dans un récent balado, Matti Friedman, ex-reporter d’AP au Moyen-Orient, a également remis en cause l’indépendance des journalistes, principalement arabes, qui se trouvent à Gaza, car ces derniers doivent rendre des comptes aux autorités du pays, dirigées par le Hamas, qui ne sont pas en faveur de la liberté de la presse.

Pour travailler à Gaza, les reporters doivent être « prêts à collaborer avec le Hamas » a affirmé Friedman au baladodiffuseur Dan Senor. Il soutient que l’absence de reportages sur le renforcement des forces militaires ou sur le grand labyrinthe de tunnels construits par le Hamas sous Gaza avant le 7 octobre est la preuve de la complicité entre les médias et le Hamas.

Cependant, en raison de cette vision que les journalistes, au lieu de chercher des faits dans un environnement politique complexe, sont des propagandistes ou des victimes motivées par la crainte ou des faveurs, il est plus facile pour les défendeurs d’Israël de rejeter les appels à les protéger.

Le Comité canadien pour la liberté de la presse conjure tous les camps à respecter la liberté de la presse et à redoubler d’efforts pour protéger les journalistes et les autres civils.