La DépêcheMOT DE LA PRÉSIDENTE

Le journalisme peut-il sauver la démocratie?

PAR HEATHER BAKKEN, PRÉSIDENTE

Journaliste américaine primée et chroniqueuse qui se porte à la défense de la démocratie, Margaret Sullivan sera conférencière d’honneur au dîner de remise des prix annuels du Comité canadien pour la liberté de la presse, le 2 mai prochain au Centre national des Arts.

Célèbre chroniqueuse pour l’édition américaine du Guardian et auteure de Newsroom Confidential et de Ghosting the News, Sullivan est également directrice générale du Craig Newmark Center for Journalism Ethics and Security de l’école de journalisme de l’université Columbia.

L’éthique journalistique et la sécurité des journalistes sont cruciales pour préserver la crédibilité, protéger les journalistes et produire des reportages responsables, trois éléments qui revêtiront une importance capitale en cette année où les Américains seront appelés aux urnes et où tout porte à croire qu’on assistera à un match revanche entre les candidats de 2020.

En tant que comité, nous sommes d’avis que le message de Mme Sullivan trouvera un écho à l’approche des élections aux États-Unis, au Canada et ailleurs dans le monde.

Dans le contexte de la campagne présidentielle américaine, le discours de Mme Sullivan se voudra informatif et provocateur.

Les questions sur l’« âge » des candidats à la présidence, particulièrement celui de Joe Biden, font les premières manchettes de l’élection générale. Selon Sullivan, en faire un problème électoral, « n’est rien de moins qu’une faute professionnelle ». Elle renvoie la balle aux journalistes et en parle comme d’une «obsession destructrice. »

On estime que la couverture médiatique de 2016 a permis à Donald Trump, alors candidat républicain, de profiter d’un milliard de dollars de temps d’antenne gratuit. Cette fois, Trump fait face à 91 chefs d’accusation, dans plusieurs États, y compris une accusation d’insurrection, et met à profit la couverture médiatique générée pour financer sa campagne. C’est d’ailleurs un autre sujet qui fait la manchette, et s’ensuit d’autres manchettes sur la couverture.

Malgré la grande médiatisation de sa carrière politique, Trump a démonisé les médias américains.

S’il remporte l’élection de 2024, la protection des journalistes risque de devenir le vrai enjeu qui guette le secteur. En effet, il a affirmé publiquement qu’il « …scruterait attentivement les ‘mauvais’ médias de masse, car ils ont sciemment couvert des personnes, des choses et des événements de manière malhonnête et corrompue » et il a promis des représailles.

À l’université Columbia, Sullivan invite ses étudiants à respecter les principes journalistiques traditionnels, comme l’exactitude, la transparence et la responsabilisation. Elle tient à créer un environnement où la prochaine génération de journalistes pourra travailler sans crainte, défendre l’intégrité journalistique et servir l’intérêt public.

La responsabilité médiatique favorise une saine démocratie.

Soyez des nôtres au dîner du Comité canadien pour la liberté de la presse et découvrez ce que Margaret Sullivan a à dire à ce sujet. Ce sera également l’occasion de reconnaître les lauréats du Prix de la Liberté de la Presse Canada 2024, y compris du nouveau prix décerné à un étudiant en journalisme.